Un défi est proposé à trois détenus condamnés à de longues peines : partir à l’ascension du mont Blanc. Pour faire partie de l’aventure, les prisonniers doivent faire preuve de bonne volonté et être bonne forme physique. Du centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse aux massifs des Alpes, le parcours des détenus pour lesquels ce projet offre une véritable revanche sur leurs vies tourmentées.
Trois détenus du centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse (Ain) sont montés au sommet du mont Blanc (4 807 m) en septembre 2021. Une ascension filmée et retransmise dans le documentaire Vertiges, un pas vers la liberté.
Frédéric (45 ans), Toumy (38 ans) et Michel (24 ans) sont les trois détenus sélectionnés pour ce projet. Ils étaient au début quarante mais ont rempli les critères physiques, évidemment, pénaux, assurément, mais aussi de solidarité et d’entraide. Un projet monté par Jean-Bernard, surveillant et moniteur de sport.
« Sa hiérarchie au début lui dit “t’es complètement fou” et finalement il arrive à monter le projet »« Le défi d’aventure existe avant même qu’on arrive, explique Clément Chauveau, Nantais et cofondateur de la société de production Starting Block, avec le Brestois Fabien Douillard. L’ascension n’a pas été faite parce qu’il y a des caméras. Je suis mis au courant de ce projet et il est déjà sur les rails. C’est le moniteur de sport Jean-Bernard qui arrive à convaincre sa hiérarchie qui au début lui dit “t’es complètement fou” et finalement il arrive à monter le projet. Ensuite on arrive et on obtient l’accord du centre pénitentiaire pour avoir les accès. » Depuis avril ou mai, Clément Chauveau et/ou Fabien Douillard se rendent au centre pénitentiaire au moins une fois par mois. Une première rencontre, sans caméra, est nécessaire afin de « leur présenter le projet, leur expliquer ce qu’on voulait faire, comment on voulait le faire, retrace le réalisateur. Et finalement les échanges se sont faits assez naturellement. On est à peu près de la même génération, le courant est plutôt bien passé. De toute façon, pour que ça fonctionne, on avait besoin de leur confiance, et en échange, il fallait qu’on se montre digne de leur confiance, et faire un film fidèle à ce qu’ils ont vécu. »Une petite caméra, une chaise, un interlocuteur. Ce qu’il faut dans la cellule. Pas plus. « C’est plus simple d’être tout seul avec une caméra plutôt que trois personnes, un ingénieur du son… Dans la sincérité des échanges c’était la caméra posée, qu’ils essayent d’oublier et qu’on discute lui et moi. »
Chloé Rebaudo
1 soirée = 3 films
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